2. a. Les moyeux

Le moyeu, et notamment le moyeu arrière est certainement le composant le plus complexe de la roue. Dans le cas d’un moyeu arrière à corps de cassette, il doit à la fois assurer le roulement de la roue, le bon fonctionnement de la roue libre, et le support des rayons, ces différentes caractéristiques doivent être intégrées dans un corps de moyeu offrant une géométrie permettant d’obtenir une roue la plus équilibrée possible.

GEOMETRIE

Je vais commencer par la caractéristique qui n’intéresse pas grand monde, et qui me tient pourtant particulièrement à cœur : la géométrie.
De la géométrie du moyeu va dépendre l’équilibre des tensions, le bon positionnement des rayons dans le corps du moyeu et ainsi limiter les contraintes inutiles sur la tête et le coude du rayon (dans le cas des rayons coudés).

Diamètre des trous : entre 2.35 et 2.5mm pour des rayons d’un diamètre de 2mm au niveau du coude
Largeur des flasques : proche de 3.3mm, peut-être différent avec des perçages spéciaux

Le moyeu avant ne pose pas véritablement de problème dans le cas du freinage sur jante, ce moyeu à l’avantage d’être parfaitement symétrique, par conséquent les tensions des rayons seront égales sur les deux nappes ce qui donnera une roue parfaitement équilibrée. Je m’intéresse du point de vue de la géométrie du moyeu avant uniquement à l’espacement des flasques, le diamètre des flasques (que l’on mesure généralement du centre d’un trou au centre du trou opposé), l’épaisseur des flasques, la bonne épaisseur se situant proche de 3.3mm, l’inclinaison des flasques, et le diamètre des trous.

Le moyeu arrière par contre est asymétrique, je recherche donc celui qui va m’offrir les meilleurs angles.
Explications : La roue arrière est asymétrique en raison de la présence de la cassette sur le coté droit du moyeu. Cela signifie que pour centrer la jante au centre du moyeu, la nappe de rayons coté roue libre sera plus tendus que celle coté opposé à la roue libre. Pour la fiabilité tout comme pour le bon comportement de la roue, c’est un phénomène que l’on cherche à limiter au maximum, et pour cela le moyeu a une grande importance. Le premier élément que je regarde est la distance entre le centre du moyeu et le flasque coté roue libre, les écarts ne sont pas énormes si l’on s’en tient à la distance en soit, mais reporté aux angles de rayonnage sont déjà plus significatifs. Une des raisons notamment qui m’a fait passé mon vélo de route en Shimano cette année après plusieurs saisons en Campagnolo et justement celle là. En effet une cassette Shimano (10 vitesses y compris), est moins large qu’une cassette Campagnolo, il en découle bien évidemment un corps de cassette moins large pour Shimano, et au final la possibilité d’avoir un flasque droit sensiblement plus espacé du centre du moyeu. En pratique cela donne les chiffres suivants : sur un moyeu Campagnolo Record, la distance entre le centre du moyeu et le centre du flasque droit est de 16,80mm contre 20,60mm sur un Shimano Dura-Ace 2004. En terme d’angles, cela fait tout de même une différence de 0.8° pour la même roue montée avec un moyeu Shimano ou Campagnolo.
Exemple :
Jante cxp 33 taille 700, 32 trous
Montage rayons croisés par 3

Avec moyeu arrière Shimano Dura-Ace 7800, les angles entre la droite perpendiculaire au centre de la jante et la direction prise par les rayons sont de 4,1° coté roue-libre et 7,2° coté opposé. Cette même roue avec un moyeu arrière Campagnolo Record aurait des angles de 3.3° et 7.2°.

RIGIDITE

La rigidité d’un moyeu dépend du diamètre de son axe et des dimensions de ses roulements, du design de son corps, des matériaux utilisés, et du diamètre de ses flasques. Pas facile de s’y retrouver dans tout ça. De manière très simplifié, je dirai qu’en général un moyeu composé de 4 roulements (2 pour l’avant), d’un axe alu d’un diamètre de 15mm, de flasques d’un diamètre de perçage supérieur à 35mm pour l’avant et à 40mm pour l’arrière a de bonnes chances d’être pleinement satisfaisant en terme de rigidité.

ROULEMENTS

Roulements à cartouche ou cone-cuvette , ma réponse est peu importe tant que la qualité (qui passe irrémédiablement par une haute précision dans la fabrication des roulements) est présente. Aujourd’hui les derniers représentant haut de gamme des roulements cone-cuvette sont les Campagnolo et Shimano, les autre moyeux haut de gamme du marché utilisent des roulements à cartouche.

POIDS

L’épineuse question du poids.
Le poids des moyeux est le moins important de tous les éléments de la roue. Des moyeux lourds pénalisent le poids d’ensemble du vélo (tout comme deux bidons pleins le feront, et ce de manière bien plus sensible), mais pratiquement pas le comportement dynamique des roues.

Je veux dire par là que pour deux paires de roues, l’une d’un poids de 1600gr, et l’autre de 1700g, il n’est pas impossible que la paire de roues la plus légère en dynamique soit celle à 1700g.

Un critère très souvent utilisé pour le choix des composants est le poids, pour les moyeux il est à mon avis plus judicieux de prendre comme premiers arguments la géométrie, la fiabilité, la qualité de roulement et celle d’enclenchement.

Pour ne pas avoir à y revenir dans les avantages et inconvénient de chaque moyeu, voilà les poids moyen de quelques un des moyeux évoqués, vous trouverez plus de détails dans la rubrique poids :

COMPATIBILITE

Hormis si l’on revient une dizaine d’années en arrière, ou bien sur les vélos très bas de gamme, la roue libre à visser n’est plus. Les différentes compatibilité sont donc, pour la route :

MES PREFERENCES

Voici la liste des moyeux que je préfère, la liste sera mis à jour dès que de nouveaux moyeux rentreront dans ma liste des favoris :

Roulements à cartouche étanche

DT Swiss :

Les + :

Les - :

Malgré le seul aspect négatif cité ci-dessus, j’utilise une grande quantité de moyeux DT Swiss, car même s’ils ont un défaut, il offre aussi une qualité de conception, un sérieux de fabrication, une fluidité de roulement, et un SAV que beaucoup d’autres pourraient prendre comme exemple…

Tune :

Les + :

Les - :

Roulements de type cone-cuvette

je dois bien avouer avoir toujours un faible pour ce type de roulements, qui lorsqu’ils sont fabriqués avec précision offre une qualité de roulement exceptionnelle, tout en conservant une simplicité d’entretient et de réglage voir d’optimisation (billes céramiques) que l’on ne retrouve pas sur les moyeux cités auparavant.

Shimano :

Les + :

Les - :

Campagnolo :

Les + :

Les - :

Les moyeux « hors-norme »

Chris-King :

Je me sens obligé de mettre les Chris-King un peu à part, car ils ont une fabrication sortant un peu de l’ordinaire, des roulements fait à la maison, avec des axes hors du commun…

Les + :

Les - :

Conclusion

Vous l’aurez compris, bien qu’il y est de très belle chose sur le marché, je n’ai pas encore trouvé le moyeu de mes rêves, alors si un jour l’occasion m’en est donnée, j’essaierai de la fabriquer. Vous savez ce que l’on dit, « on est jamais aussi bien servi que par soi même » !!!